Camille de Girlboost avec la pancarte Girl Power

De créatrice de bijoux à cheffe d’entreprise avec Julie Terranova de YAY

De créatrice de bijoux à cheffe d'entreprise

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’interviewer Julie Terranova. Julie est la fondatrice de YAY, la marque de bijoux de mode. De créatrice de bijoux dans son salon à entrepreneuse, puis à cheffe d’entreprise à la tête d’un business fructueux qui emploie une quarantaine de personnes. Julie nous partage son parcours au cours des dix dernières années avec des conseils et des astuces pour toutes les GIRLBOOST ambitieuses qui nous écoutent et nous lisent.

Camille : Pour commencer, est-ce que tu veux bien nous dire quelle GIRLBOOST es-tu Julie? 

Julie : Alors je vais essayer de faire pas trop long. Je suis évidemment passionnée parce que sinon j’aurais jamais entrepris. Et après je suis une GIRLBOOST motivée par la création et l’expression d’une part, mais aussi hyper intéressée par le business et hyper curieuse, avec vraiment l’envie de jouer ce jeu-là aussi, de faire réussir une entreprise et un business. 

Camille : C’est un très bel enjeu en tout cas. D’ailleurs, je sais que ça fait déjà pas mal d’années que tu es dans le business. Est-ce que tu peux nous raconter ton histoire entrepreneuriale? 

Julie : Oui, alors moi j’ai créé YAY il y a 10 ans, vraiment par passion, comme je disais en introduction. J’ai toujours été passionnée par la création, ou tout moyen d’expression, mais qui touchait autour de la couleur, des formes. J’ai toujours aimé travailler vraiment de mes mains. Donc j’ai fait la poterie, la sculpture, la couture, je suis passée par tous les arts créatifs, tous les loisirs créatifs. Et le bijou, c’est vraiment quelque chose qui m’a suivie tout au long de mes études et de ma vie de jeune active, parce que c’était plutôt facile à mettre dans une chambre de bonne, dans 10 mètres carrés, c’est une activité qui ne prend pas trop d’espace, donc c’est vraiment quelque chose que j’ai toujours fait. Et donc je bossais en entreprise, et progressivement on a commencé à me demander mes bijoux, de les acheter, de faire des bijoux sur mesure pour certaines occasions, etc. Et donc, voyant que je ne m’épanouissais pas tant en entreprise, mais qu’à côté j’avais cette activité qui était un peu florissante et qui me demandait de travailler la nuit, le week-end, etc. Je me suis dit, je vais inverser la tendance, je préfère faire des bijoux la journée et faire un petit boulot alimentaire le soir et le week-end et mon équilibre sera plus respecté comme ça. Et donc j’ai passé le cap. En 2013, j’ai démissionné sans rupture à l’époque. J’ai démissionné pour lancer YAY. 

Camille : Très très courageux comme choix. La création de bijoux en plus, c’est un marché qui est très compétitif puisque du coup il y a beaucoup de choix sur le marché. Comment as-tu réussi à tirer ton épingle du jeu avec ta marque YAY? 

Julie : Alors moi, je ne me suis jamais posé cette question. Quand je me suis lancée dans cette création d’entreprise autour du bijou, tout le monde me disait « mais t’es folle, mais il y en a tellement des marques de bijoux, mais comment tu vas faire? » En fait moi ça n’a jamais été une question pour moi, je voulais faire ce qui me plaisait, des bijoux qui me ressemblaient, que j’avais envie de porter, donc une création très authentique. Et je me disais « bon ben si ça marche, ça marche, si ça ne marche pas tant pis, je ne me suis pas fixée d’objectif. Alors attention les entrepreneurs, ce n’est pas du tout une bonne pratique. J’ai pas fait de bench, j’ai pas fait d’études de marché, je ne me suis pas fait un BP à la base, j’ai juste fait des bijoux et je me suis dit, est-ce que ça va rencontrer ou pas son public? On verra. Et il se trouve que oui, ça a rencontré son public. Je pense que la démarche authentique à la base, c’était au tout début. 

Camille : Mais c’est une très belle démarche, je trouve. Autant aujourd’hui, effectivement, moi j’invite le plus en plus d’entrepreneuses à bien structurer leur projet pour savoir où elles veulent aller, surtout pour éviter de se disperser quand on a plein d’idées, plein de passions, etc. Mais l’authenticité, ça gagne toujours. D’ailleurs, on le voit chez, par exemple, les influenceuses. Celles qui fonctionnent, c’est celles qui ont fait ça par passion et non par envie de générer du chiffre d’affaires, d’être influenceuse, etc. Donc je pense que l’authenticité c’est hyper important et ça a été une preuve finalement de ton succès. 

Julie : Tout à fait et c’est quelque chose que j’essaye de préserver aujourd’hui malgré le fait qu’on s’organise, qu’on prévoit. Forcément ça tue un peu la spontanéité, parfois l’authenticité, les enjeux commerciaux ça peut aller à l’encontre d’une certaine authenticité. Mais au final je trouve que c’est toujours la bonne solution de se rappeler pourquoi on fait ça, voilà qu’est-ce qui nous anime, pourquoi on fait cette opération commerciale, etc. Et on trouve toujours une raison assez authentique qui peut toucher les clients, les personnes qui nous suivent. 

Camille : C’est vrai. D’ailleurs, du coup, tu t’es lancé par passion, tu as eu envie de tester, tu n’as pas fait d’objectif, etc. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça s’est passé, quelles ont été en fait les étapes que tu as connues, parce que du coup ça fait dix ans que tu es lancé maintenant, je pense qu’il y a eu pas mal d’étapes que tu as franchies au fur et à mesure. Est-ce que tu peux nous partager un petit peu tout ce parcours avec les étapes? 

Julie : Oui, alors première étape, c’était de faire exister la marque. Moi, j’étais passionnée par le fait de créer des bijoux, mais je n’avais pas le véhicule de la marque pour autant qui permettait de divulguer ses collections et ses produits. Donc, première étape, ça a été de construire la marque, de me dire déjà comment je veux qu’elle s’appelle, comment je veux qu’elle s’exprime. J’ai fait un site internet, donc des photos. Voilà, ça c’était tout le premier package, faire exister la marque. J’ai lancé Instagram aussi, donc il y a 10 ans, c’était pas anodin on va dire, de se lancer sur Instagram. Voilà, ça c’était la première année je dirais. Ensuite en étapes, il y a eu le moment où j’ai plus pu fabriquer moi-même tous les bijoux, parce que je fabriquais moi-même dans mon salon pour le coup à l’époque tous mes bijoux. Et très vite, en fait, au bout d’un an, je ne pouvais plus suivre le rythme parce que j’avais déjà des revendeurs qui me demandaient du volume et moi, je ne pouvais pas passer mon temps à fabriquer des bijoux. Donc, j’ai essayé de transmettre mon savoir-faire que j’avais un petit peu inventé pour le coup à des bijoux tiers en freelance. Et là, ça a été une étape assez importante parce que ça m’a demandé de formaliser un petit peu ce que je faisais, découvrir que c’était différent de ce qu’on faisait par ailleurs dans d’autres marques de bijouterie et dans la tradition de la bijouterie aussi. Donc ça c’était première année, déléguer la production on va dire à d’autres personnes. Ensuite il y a eu quoi comme étape? Je réfléchis un petit peu en même temps. Il y a quand je suis sortie de mon salon justement, une grande étape. J’ai loué une boutique dans le 9ème avec un atelier en arrière-boutique. Et donc là, j’ai pu commencer à engager des premières stagiaires, des personnes qui venaient préparer les commandes. Et puis surtout, j’ai rencontré vraiment mon public, qui je dirais, dans cette boutique, qui rencontrait les clients au quotidien. Ça, c’est une étape très importante pour mieux comprendre le client, grandir, se structurer. Et ensuite, au bout de… Je dis bon putain, moi j’étais vraiment à mon rythme, mais je crois que c’était au bout de 6 ans, j’ai ouvert ma première boutique en propre, parce que là, avant c’était un concept store où je revendais d’autres marques de bijoux, enfin voilà, c’était pas au nom de YAY, c’était un autre nom. Donc au bout de 6 ans, j’ai ouvert vraiment ma première boutique YAY dans le Marais, et là j’ai eu des bureaux à leur grand luxe de 45 m², c‘était énorme à l’époque. Surtout à Paris. Et les bureaux étaient au-dessus de la boutique et ça c’était vraiment, wow, une consécration pour moi. Et là, j’avais une petite équipe de 3-4 personnes et je commençais à sentir que je ne suivais pas, je subissais la croissance. On me vendait beaucoup pour notre taille d’équipe et notre capacité à répondre aux commandes et on était dépassés tout le temps, tout le temps. Et donc là, il y a eu le confinement, donc pour nous, ça a été un boom, les ventes en ligne. Et donc, j’ai commencé à vouloir vraiment passer un cap, me structurer, aller plus loin, mais je ne savais pas trop par où prendre le sujet. Pour moi, ça me semblait une montagne. Et comment scaler, comme on dit, un artisanat, des choses où on fait tous 100% à la main, chaque bijou est fabriqué de A à Z à la main. Puis quand on le vend, il n’y en a plus, il faut recommencer à zéro. Sur un savoir-faire qui sortait de ma tête, je me disais, mais comment je vais réussir à faire plus? En fait, déjà, là, on est cinq, c’est déjà pas mal. Et donc, c’est là que j’ai cherché à m’associer et à faire grandir le business autrement. Donc peut-être que je m’arrête là pour garder le suspense. 

Camille : Du coup, ça peut me permettre de rebondir sur une nouvelle question. Je sais qu’effectivement, tu t’es associée à un binôme, finalement, tu as créé un binôme. Qu’est-ce que cette association, justement, cette collaboration au sein de ton entreprise t’a apporté et quels ont été les enjeux pour toi? Parce que comme tu le disais, jusqu’à présent, tu étais un peu toute seule à mener ta barque. Tu as créé une équipe, ce qui est déjà énorme. Tu as appris à déléguer. Et du coup, comment on crée une association? Comment on définit son binôme? Comment on va le trouver? Qu’est-ce que ça t’apporte? 

Julie : Alors déjà, moi, mon point bloquant, c’était vraiment la production. Comment je vais arriver à produire plus de bijoux avec mes exigences qualités, tout en préservant cet artisanat, ce savoir-faire qui m’était très personnel et très précieux. Comment je vais réussir à faire du volume en fait. Et j’étais un peu coincée dans des sujets techniques, de RP, de logiciels pour gérer la production. Et donc là, j’ai écouté des podcasts et je suis tombée sur le témoignage de Sébastien Lucas, qui est mon associé aujourd’hui, qui parlait justement de systèmes d’info qui développaient de manière ad hoc au business pour vraiment créer les processus en même temps qu’ils créaient l’outil. Donc c’est un outil qui s’adaptait vraiment à la façon de produire et de créer de chaque entreprise. Je me suis dit mais c’est exactement ça qu’il me faut, je vais essayer dans mon coin, bidouiller et tout. Et au bout d’un moment, je me suis dit, vas-y, je vais lui écrire. On va pouvoir échanger s’il me répond. Et c’est ce qu’on a fait. Et on a commencé à travailler ensemble sur ce système d’info pendant plusieurs mois, 6-8 mois. Et au bout de 6-8 mois, on a vu qu’on travaillait bien ensemble, qu’on allait à un rythme qui nous convenait, qu’on créait de belles choses, qu’il faisait vraiment avancer YAY et donc il m’a proposé d’investir dans mon business et de s’impliquer un petit peu plus. Et voilà, donc j’ai accepté. On a trouvé notre façon de formaliser ça et j’ai accepté. Et depuis, on collabore au quotidien pour faire grandir YAY.

Camille : Qu’est-ce que ça t’a apporté du coup, ça t’a apporté de la structure, de l’organisation sur des compétences que tu n’avais pas forcément, c’est ça?

Julie : Oui, sur des compétences. Donc au début, tu vois, SI technique, mais finalement derrière ça, il y avait vraiment du design d’entreprise. Comment on a envie que les personnes interagissent entre elles? Quels sont les processus? Comment on fait en sorte de les simplifier un maximum pour être les plus agiles possible, pour ne pas perdre du temps en fait dans ces interactions et pour que l’outil nous aide vraiment à faire mieux, à dupliquer nos forces. Mais du coup, il y a eu des réflexions stratégiques, c’est quand on s’est associé aussi qu’on a décidé d’internaliser tout l’atelier. Donc avant, je travaillais avec des bijoutiers en freelance. Quand on a voulu investir vraiment dans notre façon de produire, etc., on s’est dit, on va investir dans notre atelier, on va salarier tous les artisans. Donc ça a été beaucoup d’investissement aussi et beaucoup de prise de risque à ce moment-là. Je n’aurais pas pu le faire seul parce que bon, tu as besoin d’échanger, de réfléchir, de te rassurer aussi quand tu investis beaucoup. Donc il faut quelqu’un qui a peut-être un peu plus d’expérience avec qui tu peux échanger pour sauter le pas. 

Camille : Ok. Donc là, si on retrace, on arrive au Covid, les ventes explosent sur le e-shop. Tu commences à te dire qu’il va falloir trouver une façon d’évoluer parce que c’est plus tenable, c’est plus viable tel que c’est aujourd’hui. Tu en es à une équipe de 5 personnes, tu as déjà ta boutique, tes bureaux, etc. Depuis que tu collabores avec Sébastien Lucas, qu’est-ce qui s’est passé et où tu en es aujourd’hui grâce à ça? 

Julie : Déjà, en 6 mois, on est passé de 5 personnes à 30. Du coup, en créant l’atelier, puis en structurant quelques fonctions support. On a aussi la logistique en interne, puisqu’on aime bien tout faire à notre façon. C’est très important pour nous. Donc, on a tout internalisé. Et donc, aujourd’hui, on a une quarantaine de salariés. On a notre atelier au cœur de Paris, dans le 11ème à Bastille. En fait, on a une petite maison d’artisans. Enfin, dans une cour où il n’y a que des artisans, on a une petite maison. Et on a au sous-sol la logistique, au rez-de-chaussée le bureau, et au premier étage, l’atelier, la créa. Et du coup, c’est la petite fabrique YAY, c’est notre petit monde. On en est là aujourd’hui et on a quatre boutiques. Trois à Paris, une à Aix en Provence, et on a plus de 150 revendeurs partout dans le monde. On a bien grandi. 

Camille : Oui, donc un vrai coup d’accélération en tout cas que cette association t’a permis quelque part, où toi tu ne savais pas encore justement comment faire ou aller, ça a permis de faire un vrai BOOST j’ai envie de dire à ta marque. 

Julie : Oui, oui, après c’est vraiment beaucoup de travail du quotidien, ça ne se fait pas comme ça en un claquement de doigts, beaucoup de prise de risque, mais c’est vrai que l’association permet cette prise de risque, d’une part en assurant un certain matelas financier puisque Sébastien investit dans Y.A.Y, et par ailleurs en confortant un peu la prise de décision, en éclairant la prise de décision. 

Camille : Trop bien, trop chouette. Du coup, comme aujourd’hui tu le disais, bon, tu as plusieurs boutiques, tu as toute une équipe derrière, tu as pas mal de salariés aussi. Est-ce que tu peux nous dire quelles sont les différences que toi tu vois entre ton métier d’entrepreneuse, si on repart de tes bases au début de Y.A.Y, et puis ton métier aujourd’hui de chef d’entreprise, parce qu’aujourd’hui tu es une véritable cheffe d’entreprise. 

Julie : Oui, rien à voir. C’est sûr. Donc il faut être vraiment tout terrain pour vivre cette évolution parce qu’au début, du coup, moi, mon métier, c’était de créer des bijoux. En fait, c’est beaucoup ça, créer des bijoux, communiquer autour de ces collections. Donc, c’était moi qui communiquais sur les réseaux sociaux, accueillir aussi les clients en boutique quand j’avais l’atelier et la boutique au même endroit. Voilà, j’étais vraiment sur tous les fronts, mais très opérationnel. Maintenant, mon rôle, c’est beaucoup plus de créer une équipe, créer le système qui va faire fonctionner YAY, quoi. Mais je passe énormément de temps sur le sujet RH, quoi, recruter, faire évoluer les gens, parfois aussi malheureusement faire partir quand la société grandit et les personnes ne grandissent pas forcément au même rythme ou dans la même direction parfois que la société. Donc il y a cette notion de toujours devoir structurer, reformer l’équipe pour que tout ça fonctionne, que ce soit hyper vertueux, à la fois sain aussi parce que quand on a une croissance très forte de l’ordre de 100% par an, franchement c’est difficile à gérer. Donc, il faut que chacun soit vraiment à la bonne place pour pouvoir empêcher et être heureux de cette situation et de cette place. Donc, mon rôle, enfin ce que j’estime être mon rôle aujourd’hui, c’est vraiment avoir cette vigilance, d’avoir toujours la bonne équipe, les bons individus au bon endroit et d’entretenir cette culture d’entreprise et nos valeurs très saines. 

Camille : Trop bien. C’est quand même une très, très belle histoire. C’est assez incroyable. Justement, tu disais que c’est important que chacun s’y retrouve, trouve sa place et soit heureux. Est-ce que toi, dans ton nouveau rôle de chef d’entreprise, tu t’épanouis et tu es heureuse? 

Julie : Oui, après c’est vrai que c’est beaucoup plus challengeant que quand j’avais que moi ou quelques personnes à gérer, entre guillemets. Là, c’est vraiment un challenge du quotidien et parfois il y a des décisions qui ne sont vraiment pas faciles à prendre et qui me coûtent. Donc oui, je suis heureuse et vraiment, je ne me verrais vraiment pas faire autre chose. Pour moi, je suis vraiment à la bonne place. Après, j’ai toujours envie de l’étape d’après. Quand on sera plus confort financièrement, quand on aura pu recruter à ce poste-là, quand on aura passé ces échéances. Il y a beaucoup plus d’échéances importantes que j’attends aujourd’hui, qu’avant je me laissais vraiment vivre. J’étais vraiment cool, cool, cool. 

Camille : Je pense qu’effectivement, tu n’avais pas du tout les mêmes problématiques en tête. Après, je suppose que quand même, tu avais aussi cette envie de voir ta marque évoluer, de voir tes clients évoluer. Donc quelque part, c’était peut-être minime par rapport à ce que tu vis aujourd’hui et en termes de structure, c’était moins capé. Je pense que tu n’avais pas forcément d’objectifs « smart » comme on les appelle, tu sais, qui sont vraiment très calibrés avec des objectifs très fixes, mais je suppose que tu avais quand même envie que ça se développe et ça, ça t’a porté finalement dans l’évolution de ta marque. 

Julie : Oui, c’est clair, j’avais de l’ambition et d’ailleurs ça reste une valeur forte chez Y.A.Y. C’est l’ambition parce qu’on a vraiment du coup pour objectif d’être une marque référente dans le bijou de mode. Et d’ailleurs le bijou de mode, c’est un peu nous qui mettons la première pierre à l’édifice de cette entité bijou de mode. Parce qu’avant on est en bijouterie traditionnelle, bijouterie-fantaisie, joaillerie. Nous, on se considère vraiment différent, donc plutôt bijoux de mode. Du coup, on a vraiment cette ambition de porter ce segment de marché, d’être un acteur principal. Moi, je m’investis aussi dans la formation. J’ai travaillé avec l’Éducation nationale pour créer un diplôme autour du bijoux de mode. Donc c’est vrai que c’est hyper rémunérateur, en fait, de voir que tout ce qu’on investit en actions, en énergie, ça pèse, ça crée quelque chose d’important. Donc ça, c’est une satisfaction en effet qui est vraiment importante et à la hauteur de la prise de risque et de l’investissement personnel que je mets dans mon quotidien aujourd’hui. 

Camille : Bien sûr, ça doit être hyper satisfaisant en tout cas de voir tous les progrès qui ont été faits et de voir, comme tu dis, l’impact que ça peut avoir à différents niveaux auprès de clients, mais aussi auprès de jeunes qui veulent être formés, et puis auprès de la catégorie de bijoux que tu es en train aussi de développer et de créer, tout simplement. 

Julie : Ça vraiment, j’adore. Donc ça, tu vois, ça vaut un peu tout le stress, la prise de risque, etc. On parlait de formation, des jeunes qui trouvent leur voie aussi dans l’artisanat. C’est un vrai combat que je mène, de revaloriser le métier d’artisan, d’en faire un truc aussi cool, d’avoir une ambiance de travail et une qualité de travail bonne, même pour un métier artisanal qui parfois est très ancestral, très difficile. C’est vraiment un truc hyper cool. 

Camille : D’ailleurs, tu nous parles effectivement de la charge que ça représente derrière, du stress, des décisions difficiles parfois. Est-ce que tu as réussi aujourd’hui à trouver un équilibre entre ta vie pro et ta vie perso? Parce que justement, tu as pas mal de responsabilités sur tes épaules. Comment tu arrives un peu à continuer à vivre aussi ta vie à côté et à vivre avec Y.A.Y et avec cette évolution, comme tu dis, qui est très forte?

Julie : Oui. Alors, la réponse à la question, l’équilibre, non, je n’ai pas trouvé. Après, moi, je vois ça plutôt sur le long terme, c’est-à-dire que je sais qu’aujourd’hui, il faut que je m’investisse à fond, qu’on est en train de construire un truc important et que ça vaut le coup, je suis OK avec ça. Et par contre, j’espère que dans quelques années, je pourrai lever le pied et avoir un quotidien un petit peu plus cool que ce que j’ai aujourd’hui. Et je suis vraiment OK avec ça, en fait, il n’y a pas de problème. Mais l’important, c’est justement que ça nous rende heureux sur le moment aussi, savoir pourquoi on fait ça. L’équilibre pour moi il n’est pas à trouver vraiment au quotidien, il est vraiment à trouver sur sa vie en fait. Je vois les choses parfois même, on peut travailler trois mois non-stop, et après se dire je prends un mois off, et moi en fait ça me va comme ça. C’est pas ce que je fais mais voilà, moi je le vois un peu comme ça. Là j’ai quelques années vraiment acharnées, puis après je me reposerai un petit peu. Mais je dois dire, dans le quotidien, là je viens d’avoir un petit bébé qui a 4 mois, donc ça rebat un peu l’écart. Il y a un moment où il faut rentrer à la maison à 18h, donc il est recherché, voilà. Et t’as pas le choix. Et il faut réussir à s’organiser avec ça, donc il y a aussi des événements dans la vie. Voilà, maintenant je pars plus tôt du travail, après je rebosse un peu le soir, mais j’ai cette flexibilité. Et du coup, moi, c’est la flexibilité qui me va. C’est pas de travailler beaucoup ou de travailler peu, c’est vraiment de travailler un peu quand je veux. C’est-à-dire cette liberté finalement, et de créer un emploi et temps un peu sur mesure. 

Camille : Comme tu dis, je pense que chaque personne est différente. Il y a certaines personnes qui préfèrent travailler moins pour être plus en famille, d’autres pour qui le travail c’est important aussi. 

Julie : Moi, c’est mon cas, je t’avoue, j’adore travailler aussi, donc je comprends très bien. Et je pense qu’effectivement, l’équilibre, ça se trouve sur, à la fois du long terme, et puis à la fois avec la liberté d’en faire ce que tu veux. 

Camille : Oui, c’est ça. Si toi ton équilibre c’est de travailler à fond, il faut l’accepter aussi, c’est ce qui te rend heureux. Donc, pas lutter en permanence pour le 50-50. Mais mine de rien, t’as quand même réussi à avoir derrière le projet d’avoir un petit bout de chou qui maintenant fait partie de ta vie, qui du coup prend aussi du temps et qui a son importance. J’ai envie de dire qu’à la fois t’as créé un beau bébé avec Y.A.Y, qui continue de grossir avec une croissance énorme ces dernières années, et à la fois quand même d’avoir eu un projet aussi dans ta vie personnelle qui est aussi un très gros projet. 

Julie : Oui, c’est clair. Non mais c’est sûr, et d’ailleurs en fait il y a vraiment ce phénomène souvent de mes équipes, elles voient que je travaille beaucoup et je pense que ça les inspire à travailler beaucoup aussi, et parfois je leur dis en fait moi je suis comme ça et j’arrive à travailler beaucoup et derrière quand je pars en vacances, je suis en vacances, si je veux avoir un enfant, j’y vais, je passe le cap de prendre cette décision. J’ai refait mon appart l’année dernière de Fontainebleau, j’y vais passer énormément de temps, à gérer les travaux, tout ça, tout ça, et en fait ça ne m’empêche pas d’avoir mes projets personnels. Donc je ne veux pas qu’elles, parce que parfois elles travaillent beaucoup, et ça les empêche de partir en vacances. Et je leur dis, non, c’est pas possible en fait. Si vous, ça vous empêche ou ça vous empêche parfois de dormir la nuit, c’est vraiment pas un bon rythme. Chacun doit trouver son rythme. 

Camille : Oui, exactement. C’est ça qui est important. Si on revient un peu sur l’évolution finalement de Y.A.Y, qui a eu un cheminement aussi de bon choix stratégique au fur et à mesure, qui a permis de rencontrer ce succès et puis sa clientèle. Qu’est-ce qui fait d’après toi le succès aujourd’hui de Y.A.Y? Qu’est-ce qui te permet aujourd’hui de toujours atteindre de nouvelles clientes, de toujours développer ton activité et ta marque? 

Julie : Je pense qu’on a un élément, un asset fort qui est notre produit. Notre produit qui est différent des autres bijoux et aussi authentique, puisque je disais, il renferme un savoir-faire qui nous est propre, qui est créé avec passion. Voilà, c’est pas du tout opportuniste, ça sort de nos tripes, on kiffe en fait créer des bijoux. Et je pense que ça, ça se ressent, c’est vraiment un point fort. Et après, ce qui fait le succès de Yaël aujourd’hui, c’est vraiment notre capacité à exécuter notre… alors c’est un grand mot, excellence opérationnelle, on n’est pas excellent hein! Mais en tout cas, on a ce souci de s’améliorer tout le temps, de tout le temps questionner quand on fait une opération, qu’est-ce qu’on aurait pu faire de mieux, qu’est-ce qu’on a bien fait, qu’est-ce qu’on a mal fait, etc. Et en fait, on apprend très vite et je pense que c’est aujourd’hui ce qui fait notre succès dans un rythme de croissance très soutenu. Parce qu’il faut tenir le rythme de la croissance, il faut s’adapter en permanence et progresser en permanence. Parce qu’on nous en demande toujours plus, la croissance nous en demande toujours plus. Donc c’est vraiment cette hygiène de s’améliorer. 

Camille : Très bien, c’est l’analyse constante dans les process, dans l’exécution, comme tu dis. D’ailleurs, justement, comme tu dis si bien, la croissance va demander ça. La croissance va vous demander de continuer aussi à innover, à être créative, à offrir des nouveautés. Comment aujourd’hui tu arrives à créer de la nouveauté après autant d’années d’existence de la marque? 

Julie : Alors moi j’ai des idées, mais tous les 4 matins, j’ai des envies tous les 4 matins. On est plutôt dans la logique de, on se freine, on ne veut pas en sortir trop de bijoux, en donner trop parce qu’après on perd notre client. On a cette tendance à avoir une profusion de bijoux, abondance de nouveautés. Et en fait c’est vraiment pour le coup un défaut de notre offre, d’avoir trop d’envie et trop de nouveautés. Donc on essaye de se calmer, mais après ce qui nous inspire, moi ce qui m’inspire personnellement, c’est le corps, et comment le bijou interagit avec le corps. Ça c’est sans fin, tu vois, il va être dans mon bain, je vais regarder ma main, je vais dire « Ah ouais, ça doit être sympa d’avoir une petite chaîne qui court là, ça habille vraiment le dos de la main. » Et ben on va faire un bijou de main avec un truc ici qui habille le dos de la main. C’est le corps, et par ailleurs les couleurs. Je vais me balader, je vais être chez moi, je vais voir les fleurs, les bougainvilliers roses fuchsia, je vais me dire « waouh, c’est incroyable cette couleur, le fuchsia sur la mer bleue, j’adore! » Et du coup je vais revenir avec cette idée auprès des filles, je vais leur dire « on va faire une collection fuchsia avec du bleu, c’est sûr! » Et voilà, on va développer tout un truc autour de ça. Donc des idées, on en a toujours. C’est génial, au moins ça permet de se renouveler tout le temps. Et comme tu dis, parfois, il faut mieux se freiner pour ne pas trop en donner. 

Camille : En tout cas, ça veut dire que tu as une bonne machine à idées derrière, avec ta créativité, avec l’inspiration que tu as à l’extérieur, etc. J’avais une question un peu plus particulière et qui est peut-être un peu plus liée à GIRLBOOST aussi. C’est qu’en tant que femme et qu’entrepreneuse, souvent on fait face à des remarques un peu sexistes, les fameux stéréotypes de la femme qui fait mûmuse, si je peux me permettre, j’ai déjà entendu ce genre de réflexion. Est-ce que tu as fait face à ce genre de remarques, soit au sein de ton entourage, soit au sein des personnes extérieures qui te voyaient en train de créer une marque de bijoux? Est-ce que tu as fait face à ce genre de stéréotypes? 

Julie : Oui, oui, et en plus moi, du coup, en formation, j’étais une école de commerce, donc j’avais mes copains qui étaient en cabinet de conseil, en stratégie, tout ça, tout ça. Et donc quand je disais, ben moi j’ai une marque de bijoux, ben on me disait, ah oui, t’es haute entrepreneur, t’es une petite créatrice, mais tu travailles dans ton salon. Alors, ça peut paraître rien, mais quand en fait à chaque fois qu’on dit j’ai une marque de bijoux, on me ressort ça, c’est un peu lourd dingue et tu te dis pourquoi je ne peux pas être une femme entrepreneur ambitieuse qui a 40 salariés et qui fait des millions de chiffres d’affaires en ayant une marque de bijoux? Pourquoi la seule chose à laquelle il pense aujourd’hui c’est de me dire ah oui, c’est une petite créatrice, tu es au côté d’un entrepreneur. C’est un peu agaçant. Ou sinon, il y a aussi ce côté, quand on est une femme entrepreneur, tout le monde veut nous coacher. Tout le monde. Dès que tu parles de ton business, on va te donner des conseils. « Ah, mais tu as pensé à faire ça. Et pourquoi tu ne ferais pas plutôt ça? » Et en fait, franchement, parfois c’est fatigant. Tu as juste envie de boire un verre et de découvrir des gens. Et on essaye toujours de te donner des conseils. Enfin voilà. Donc ça, c’est le côté, je pense, quand on s’adresse à une femme entrepreneur, on a cette tendance naturelle de vouloir l’aider, la coacher. 

Camille : Oui, lui donner des conseils, apporter son petit grain de sel. Je pense que beaucoup de femmes ont aussi entendu ce genre de choses. C’est bien dommage. Au moins tu leur as prouvé leur tort quelque part, en ayant une si belle success story derrière avec Y.A.Y. 

Julie : Oui. Ah oui, non, j’oubliais souvent, on me dit, je vais passer, donc des gens je vais rencontrer comme ça, à qui j’ai présenté la marque, je dis ah je vais passer en boutique ce week-end, comme ça je pourrais te faire un coucou, et ça, souvent ça m’arrive. Donc je leur dis bah non, en fait moi je suis pas en boutique le week-end, et en plus j’ai 4 boutiques, donc je ne peux pas être dans toutes les boutiques tous les week-ends, ce n’est pas possible. Et souvent, on a du mal à imaginer que je peux avoir une entreprise avec des gens qui travaillent dedans. 

Camille : C’est ça, alors qu’aujourd’hui, tu as monté tout un empire, j’ai envie de dire, parce que c’est le cas quand on a une marque aussi aboutie, aussi développée, avec autant aussi de projets, d’employés, de produits aussi, parce que tu as une belle gamme de produits derrière aussi. Et comme tu dis, il y a un certain nombre de revendeurs. Donc, tu es une marque quand même très établie. Qu’est-ce que l’entrepreneuriat, ça t’a apporté dans la vie du coup, au cours de ces dernières années? 

Julie : Ah ben c’est fou, c’est vraiment l’école de la vie, moi je dirais. Ça m’a apporté énormément de choses. Déjà, de trouver ma voie, parce que moi je ne me voyais pas du tout évoluer justement dans une entreprise que je n’avais pas fondée. Trouver ma place, on va dire, dans la société. Et ensuite apprendre énormément, sur plein de sujets concrets, mais aussi sur l’humain. Gérer les humains, mais un peu comprendre les interactions, ce qui les motive, comment les engager aussi. On apprend beaucoup, beaucoup, beaucoup quand on est entrepreneur là-dessus. 

Camille : Trop chouette. L’école de la vie en résumé, effectivement, beaucoup d’apprentissage derrière. Pour toutes les GIRLBOOST qui nous écoutent, qui ont un projet entrepreneurial, qui se sont peut-être d’ailleurs déjà lancés, mais qui sont au premier stade, au stade où toi tu as été au tout début, la première année, où tu es tout seul un peu dans ton salon à essayer de construire ton business. Quels seraient les conseils que tu aimerais leur donner? 

Julie : Je dis très souvent ça, mais c’est important, ça reste mon principal conseil, c’est de bien comprendre pourquoi on s’engage, parce que c’est un engagement dans l’entreprenariat, et du coup avoir un moteur très authentique, un moteur personnel fort qui va nous aider ensuite à surmonter toutes les difficultés du quotidien d’un entrepreneur. Moi, c’est vraiment la passion pour la création, pour l’artisanat, c’est la façon que j’ai trouvé de m’exprimer, de créer une entreprise et des bijoux. C’est vital je dirais, mais en fait il faut vraiment se poser la question de pourquoi on fait ça. Quelles sont les raisons profondes qui nous mènent à entreprendre? Et à mon avis, c’est pas une opportunité de marché en fait. Et ça peut pas être ça, c’est pas suffisamment fort. Enfin moi c’est ma vision de l’entreprenariat. 

Camille : Oui mais je suis assez d’accord avec toi. Parfois j’ai des appels prospects du coup de personnes qui me contactent pour faire un point et qui arrivent en rendez-vous et qui me disent je veux faire de l’argent et je veux faire du dropshipping. Et moi personnellement dans ces cas là je clôture l’appel assez vite et je refuse d’accompagner ce genre de personnes parce que pour moi l’entrepreneuriat ce n’est pas faire de l’argent facilement, rapidement. Ça n’a jamais été ça en fait. Comme tu le dis si bien derrière il faut qu’il y ait un vrai moteur, une envie, une passion et une raison de le faire. 

Julie : Oui, c’est hyper important. Parce qu’après c’est dur. C’est sûr, on ne se rend pas compte, mais c’est vraiment dur. 

Camille : Oui, c’est ça. En plus toi, tu as choisi, je trouve, un métier qui est difficile. Et je comprends ton envie de développer ta créativité. Personnellement c’est quelque chose que je fais, comme tu dis au début, que j’aimais faire de la poterie, ‘aimais faire de la couture, t’aimes la création. J’avoue que je comprends totalement parce que je suis pareil, j’adore toujours créer etc. Je me suis essayé au fait de faire un produit physique juste pour savoir les tenants et aboutissants, les difficultés aussi que l’on a d’un point de vue prix entre les matières premières, le temps qu’on y passe et puis derrière la logistique, les expéditions. Pour avoir fait l’exercice, je sais à quelle voie c’est hyper difficile à bien structurer et à bien créer un process qui fonctionne et qui tourne. Du coup, je trouve que tu as de quoi être très fière de toi parce que tu n’as pas choisi l’entrepreneuriat le plus simple, le plus facile, tu l’as vraiment fait par passion. Mais derrière, je suis sûre que tu as rencontré un certain nombre de problématiques et d’obstacles. 

Julie : Oui, bien sûr, c’est une galère opérationnelle, créer, fabriquer, expédier. Non, c’est sûr. C’est le vrai métier derrière la création, comme tu dis, d’objets, d’accessoires. C’est ça. En soi, c’est pas l’accessoire qui est le plus dur à faire, puisque, comme tu le dis, il vient de notre tête, il vient de notre cœur. 

Camille : De tes dizaines d’expériences, est-ce que tu as un dernier conseil à nous donner? 

Julie : Oui, aussi, c’est faire à sa façon. Après, ça c’est personnel, mais moi je trouve un sens, et je trouve que c’est rémunérateur, ça rencontre un succès en général. Quand vraiment on fait à notre façon. Et souvent c’est tentant, on fait des benchs, on se dit « ah ouais, il y a ça, ça fonctionne, j’ai envie de faire ça ». Mais en fait, il n’y a rien de mieux que de se recentrer, de faire l’introspection et de dire qu’est-ce que j’ai vraiment à dire, comment j’ai envie de dire, et quelles sont mes idées, tu vois, et de faire vraiment à ta façon. Et ça, c’est au final assez dur à scale, comme on dit, quand t’as des équipes et tout, parce que bon, la façon de chacun… Enfin, je sais pas, c’est une culture qui est un peu plus difficile à faire infuser, en fait, dans les équipes quand tu grandis, mais c’est un truc que j’aimerais vraiment préserver. 

Camille : Oui, puisque de toute façon, comme tu disais, ça fait partie du cœur de Y.A.Y aujourd’hui. Vous avez votre façon de faire des bijoux, c’est toi qui l’avais à la base dans ta tête, c’était ta méthode que tu as diffusée, que tu as utilisée au sein de ton entreprise, et tu as pu former des personnes avec cette méthode. Donc pour toi, ça a toujours été un fil conducteur de faire les choses à ta façon, telle que tu l’as imaginée dès le départ. 

Julie : Donc voilà, moi c’est assez personnel, mais en tout cas ça a bien marché et je trouve qu’on est plus heureux en faisant à notre façon. Donc voilà, c’est un petit conseil que je pourrais donner. 

Camille : C’est un très bon conseil, d’ailleurs ça me fait rebondir sur quelque chose que j’ai dit souvent à mes coachés quand elles veulent commencer à communiquer sur Instagram ou autre, souvent ça devient une charge plus qu’autre chose et elles n’y prennent pas de plaisir. Je trouve que c’est difficile de faire quelque chose quand on n’y prend pas de plaisir, surtout quand ça prend autant de temps. Donc pour moi effectivement c’est hyper important de prendre du plaisir dans ce qu’on fait, d’essayer d’en trouver à sa façon comme tu dis, parce que sinon on court droit à l’échec, parce qu’on peut pas continuer des jours et des jours et des semaines et des mois à travailler sur quelque chose qui ne nous plaît pas et qui ne nous fait pas vibrer derrière. 

Julie : Oui, le fameux il faut que je poste ». C’est ça, le fameux « il faut que », en en perdant parfois du coup le sens. 

Camille : Oui, c’est clair. Hyper important de garder ça. En tout cas, merci beaucoup pour tous tes conseils et pour ton partage d’expérience qui était très riche aujourd’hui. J’invite toutes les gargousses à venir découvrir ta marque Y.A.Y que l’on peut retrouver du coup sur un e-shop, sur le web, mais également en boutique. Elles sont situées où exactement tes boutiques? 

Julie : Alors on a trois boutiques à Paris, une dans le Marais, une rue des Abesses et une rue de Charonne. Et une à Aix-en-Provence, pour les GURLBOOST qui nous écoutent qui sont dans cette région-là. Allez faire un petit tour dans le centre historique de Aix-en-Provence. 

Camille : Carrément, découvrez cette belle marque de bijoux et soyez sûr d’air de la qualité, d’une méthode qui est unique, d’une catégorie de bijoux que l’on ne retrouve pas ailleurs, et puis en même temps, ça soutient aussi le beau projet, la belle marque d’une entrepreneuse. 

Julie : Et bien d’ailleurs, si vous souhaitez vous rendre dans nos boutiques ou sur notre e-shop, moi je peux vous proposer un petit code promo pour toutes les entrepreneurs en herbe ou entrepreneurs affirmés qui écoutent ce podcast, GIRLBOOST15 pour avoir -15% sur tous nos bijoux. 

Camille : C’est super, c’est une très bonne nouvelle. Ça va donner, je pense, à certaines envies de faire quelques emplettes et de se faire plaisir pour l’été. D’ailleurs, ça me fait penser que les GIRLBOOST, elles ne peuvent pas te voir aujourd’hui, mais moi, je peux te voir. Et je peux vous dire que nous avons une Julie qui est très, très décorée avec des très beaux bijoux au niveau des mains, avec un assortiment de bagues, un assortiment de colliers. En tout cas, c’est magnifique à voir. Ça donne très envie. 

Julie : Merci. Oui, tu les vois. Moi, je porte plus de 50 bijoux sur moi, c’est pour ça qu’on a profusion dans nos collections, parce que j’aime bien vraiment les accumuler. 

Camille : Ça rend très bien, cette accumulation au niveau des poignées, des mains. Du coup, c’est très joli à voir, et moi je trouve que ça donne très envie, donc je vais aller faire un petit tour sur ton site juste après ! 

Pourquoi on fait ce que l’on fait? Pourquoi c’est important? Où veut on aller? Que veut-on faire au travers de ce projet?

C’est ça un peu notre carburant en tant qu’entrepreneur. C’est la vision que l’on a. Personnellement, mon entrepreneuriat n’a pas pour mission principale de me faire gagner de l’argent. Mon entrepreneuriat vise à développer le potentiel des femmes, leurs confiances en elles même et en leurs projets. Leurs montrer que tout est possible et qu’elles sont les leaders de leurs propres vie. Mon entrepreneuriat il est basée sur la bienveillance, l’envie de faire la différence, le souhait de partager, accompagner, booster, coacher toutes ces femmes et entrepreneuses formidables que je rencontre. 

Mon entrepreneuriat il n’ a de sens que si j’apporter quelque chose. Mes connaissances, mon expertise, mes qualités à un seul et même but : développer l’entrepreneuriat des femmes en France. Et tout mon projet aujourd’hui se base autour de cela. De l’émancipation des femmes qui souhaitent reprendre le pouvoir sur leurs projets et leur vie. Le fameux GIRL EMPOWERMENT. 

Ta vision ou ta mission principale elle doit être ce fameux moteur qui agit à la fois comme un booster, mais aussi comme une boussole parce que c’est ça qui te permet de confirmer que oui, tu es sur la bonne voie. Oui c’est cohérent. Oui tu es toujours alignée avec ton projet. 

Et quand tu as ça en tête chaque matin, tout de suite, c’est plus facile de se discipliner, de persévérer, d’y aller coute que coûte. 

Ensuite il faut avoir une deadline en tête : parce que c’est plus simple d’avoir des échéances et de savoir que l’on va tout donner jusque là. Et ensuite on fera le bilan pour voir ce qu’il en est. L’échéance, le temps, il est hyper important pour se structurer et continuer à se motiver parce que oui, il y a des jours où on voudra tout lâcher. Mais comme on sait que on n’a jusqu’à telle date pour tout donner, et analyser les résultats, ça nous évite de psycoter tous les matins à challenger notre projet ou. Notre idée. 

Enfin, je te partage une astuce que j’ai mis en place chez GIRLBOOST parce que ce n’est pas facile tous les jours de continuer à avancer, bosser être productive, être efficace etc… Tu le sais, je suis  pour la déculpabilisation. Ca veut dire quoi? Ça veut dire qui’l faut accepter que parfois, on a besoin de faire une pause, de procrastiner un peu et c’est OK tant que ça ne devient pas une habitude au quotidien. Du coup pour se motiver un peu chaque jour, j’ai mis en place une fiche. Whouah. Une fiche que je remplis chaque semaine sur le temps que je vais passer sur mon projet, sur les objectifs que je dois remplir et qui sont classés comme étant soit : 

  • Des objectifs indispensables : donc le minimum viable pour que mon projet avance concrètement
  • Des objectifs importants : donc nécessaire à mon projet mais si je ne les fais pas cette semaine, il n’y a pas mort d’homme. Ils seront fait plus tard è 
  • Des objectifs minoritaires : donc intéressant pour mon projet mais seulement si j’ai le temps, sinon ça saute. C’est du bonus ! Parce que parfois on ne peut pas tout faire et c’est OK et c’est ça aussi de prioriser. Si je ne les fais pas, soit je les annulerais soit je les décalerais.

    A la fin de chaque semaine, je fais le bilan avec ma fiche pour savoir concrètement ce que j’ai fait pour mon projet cette semaine :

  • Quels objectifs j’ai réalisé
  • Quels objectifs j’ai manqué pourquoi
  • Comment j’organiser la semaine qui suit

    Et dans mon bilan, j’évalue le temps passé sur tout ça. Si j’ai réussi à faire des objectifs importants et minoritaires en plus, c’est sûrement que j’ai travaillé assez fort cette semaine et assez dur. Si j’étais salariée, en réalité, j’aurais sûrement faire ce que l’on appelle du RAB, ou des heures supp. Le truc c’est que quand on est entrepreneuse, on ne compte pas son temps comme ça. Du coup dans cette fiche, je comptabilise mes « heures supp » selon ce que je fais chaque semaine. Et je m’autorise une sorte de récompense par rapport à ça. Alors ça veut dire quoi : ça vaut dire que si j’ai bien travallé et beaucoup travaillé sur mon projet : 

    1. Je suis capable de le reconnaître et de le voir facilement

    2. Je vais avoir une sorte de récompense un peu comme quand on est salarié : et cette récompense, c’est à moi de choisir. Ca peut être des jours de récupérations (donc des jours où je vais rien faire et profiter de la vie sans culpabiliser parce que oui, on se connaît; entre entrepreneuses, on sait très bien prendre des jours mais pendant lesquelles on va culpabiliser de fou si ce n’était pas prévu), ça peut être des moments trop cool que je m’offre (SPA, TEA TIME…) ou enfin du budget. Comme un peu une prime que je vais avoir au sein de mon entreprise pour mon entreprise, afin de m’acheter du matériel, des nouveaux logiciels etc quand j’en aurais besoin.

Alors ça peut sembler bizarre comme ça parce qu’en soit, acheter du matériel ou prendre un jour off ou encore se faire plaisir, on peut le faire plus ou moins quand on veut quand sont business tourne bien. Seulement, là il y a le vrai goût de la récompenser : c’est quelque chose que j’estime mériter parce que je me suis donnée et le résultat c’est pas juste le succès que je verrai dans 2 mois, 6 mois ou 3 ans mais c’est aussi là maintenant. 

Et forcément, ça me motive. Ca me motive à donner le meilleur de moi même chaque semaine, pour remplir les cases, les objectifs, être fière de moi et me récompenser en faisant évoluer mon business (budget logiciel et autre), en faisant évoluer mon équilibre et mon bien être (budget TEA TIME etc…) ou en étant capable de prévoir des jours de congés à proprement parlé. Parce que je me les suis « financée » entre guillemets. Dans le sens où j’ai suffisamment avancer pour faire un break sans que cela impact mon business. Et ça c’est méga chouette je trouve ! 

Alors je ne dis pas que ça permettra d’être une fusée chaque jour mais ce genre de garde fou, ça permet de rester focus. De savoir ce que l’on doit et accomplir chaque semaine pour avancer et ne pas se décourager. C’est aussi amener un peu de challenge ! Tu sais, le syndrome de la bonne élève qui a envie de tout bien faire. Ben c’est un peu ça version entrepreneuse ! 

Si ça te parle et que tu as envie de tester cette méthode, j’ai créé un freebie que tu peux retrouver sur le site Girlboost et que tu peux télécharger gratuitement avec les fiches à remplir chaque semaine pour t’aider à persévérer chaque jour sur ton projet ! OH YEAH !  

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